La Cathédrale
Saint Etienne
A la fin du XII siècle : une cathédrale d'avant garde pour un monde nouveau
Bourges, ville royale depuis 1100, s'enrichit, s' agrandit. Dans le ville haute assise sur l' ancien rempart gallo-romain, la grosse Tour ( donjon-jumeau du Louvre ) symbolise le pouvoir royal, la nouvelle cathédrale gothique en construction exalte puissance des archevêques de Bourges, promats d' Aquitaine. Figure de proue du domaine capétien face au midi de la France, la cathédrale Saint Etienne de Bourges se devrait d' ètre unique dans sa conception.
Le parti arhitectural retenu par le maître d'oeuvre inconnu de Bourges repose sur un plan sans transept et des effets plastiques d' une grande modernité pour leur époque. La cathédrale est encore entourée des maisons à pans de bois qui témoignent de l'image de la ville médiévale. Ce sont là des critères essentiels qui ont valu à la cathédrale Saint Etienne, son inscription en 1992 sur la liste du Patrimoine Mondial de L'UNESCO
Le chantier :
En 1195, l' archevèque Henri de Sully, assisté du chapitre des chamoines, prend la décision de reconstruire la cathédrale à partir du chevet, dans le nouveau style gothique.
Le choeur s'élève sur une église basse, dite à tort "crypte", établie sur le fossé du rempart gallo-romain, qui est alors franchi pour gagner de l' espace.
Les caractéristiques architecturales de l' ensemble sont déja présentes dans le chevet : composition pyramidale de l' élévation, audace de la double volée d' arcs-boutants, correpondant à la recherche des effets de perspective et de fusion des volumes dans l' espace intérieur.
Le successeur d' Henri de Sully, en 1199, l' archevêque Guillaume de Dangeon, ancien abbé cistercien, prend une part importante dans le développement du chantier et dans la définition du programme iconographique : la cathédrale dans sa totalité, son décor sculpté ses vitraux est une affirmation du dogme, contre les hérésies. Le décès de Guillaume, bientôt suivi de sa canonisation entraînent un afflux de dons de la part des fidèles et des pélerins.
Le seconde campagne de construction, gros oeuvre de la nef et de la facade occidentale, est achevée vers 1230; cinq portails sculptés complèteront la facde.
Les architectes qui ont succéde au premier Maître de Bourges ont su préserver la cohérence et la simplicité apparente du programme, l' absence de transept contribuant à l' effet d'unité de l' espace.
La Tour sud ( dite "tour sourde" car elle n' a jamais reçu de cloches ), menacée par des fissures dès le XIII ème siècle, est consolidée par un enorme pilier butant.
La Tour nord s' écroule en 1506 et est reconstruite en harmonie avec la façade gothique bien qu'elle comporte certains éléments décoratifs Renaissance.
La lumière :
Un ensemple rare de vitraux du XIIIème siècle, réparti sur les trois étages de l'élévation du choeur, diffuse la lumière coloré sur la pierre : Bourges exprime magistralement cette recherche de la "lux continua" liée à l'élan de spiritualité du XIIe siècle. Le jeu des volumes intérieurs et de la lumière commandent sa conception d'ensemble.
Ces livres de lumière illustrent l'enseignement de l'Eglise : autour du Christ du Jugement dernier et de l'Apocalypse, de la Vierge et de Saint-Etienne, s'ordonnent hiérarchiquement les corporations des métiers, les scènes de l'Ancien et du Nouveau Testamnt mises en correspondance, la vie des saints et martyrs, les archevêques de Bourges, les prophètes et les apôtres. A la fin du XIVe siècle, la verrière du "grand Housteau", offerte par le duc Jean de Berry parachèvera la façade occidentale.
Des anges du Jugement dernnier aux anges musiciens
Dans un tout autre esprit, les chapelles latérales du XVe au XVIIe siècles, seront décorées de verrières commanditées par les familles de notables de Bourges ; la plus célèbre est sans doute l'Annonciation de la chapelle de Jacques Coeur.
La pierre
Le sourire de l'Archange Saint Michel, le sourire des ressuscités dans la nudité et la jeunesse de leurs corps, et celui des élus drapés de longues robes, sont dominés par un Christ magestueux et accueillant, qui surplombe le tympan du Jugement dernier, tandis que l'enfer grouille de diables et de créatures en proie au désespoir.
Une humanité vivante s'incarne dans la pierre pour former, au portail central de la façade occidentale, un tableau grandiose du Jugement dernier, réaliste et intemporel à la fois, chef d'oeuvre de la sculpture gothique des années 1240.
Sculpté à la même époque, le jubé a été supprimé en 1757. De beaux fragments de ce jubé sont présentés dans l'église basse où repose également le gisant du duc Jean de Berry (début du XVe siècle).
Les portails latéraux (remplois de portails réalisés vers 1160) offrent de beaux exemples de sculpture romane; la cathédrale est aussi un musée de la sculpture à travers les siècles.
La peinture
De découvertes en restaurations : une cathédrale vivante...
La découverte de peintures murales à caractère emblématique (sacristie capitulaire décorée par Jacques Coeur en l'honneur de Charles VII autour de 1450) a été suivie d'une autre, plus inattendue et plus énigmatique : les fresques de la crucifixion (sur fond de paysage maritime) et de la résurrection du Christ dans la chapelle du Breuil, datées d'environ 1475. L'horloge astronomique, dont le mécanisme d'origine (oeuvre du chanoine Fusoris en 1424) est bien conservé, a bénéficié d'une réhabilitation, ainsi que le cadran représentant les figures du Zodiaque, peint par Jean d'Orléans.
Les sculpteurs se tapaient aussi des délires à cette époque...
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Les FESSES de la Cathédrale
Dans un recoin ( là où se trouve le chiffre 2 sur le plan de la cathédrale ), vous y trouverez une chose très inattendue étant donné dans le contexte dans lequel nous sommes. En effet au centre de la photo nous pouvons observer une paire de fesse !!!